On
change le programme d’éducation des écoles québécoises dans le but de former
des jeunes cultivés, impliqués et ayant le souci de faire un monde meilleur. Il
est donc intéressant de voir ce que pensent les enseignants à ce sujet et à
quel point ces derniers sont porteurs de culture. Cependant, avant de
s’embarquer dans un sujet où les réponses attendues peuvent être aussi larges que
le Canada en entier, j’ai trouvé pertinent de faire un schéma afin de mettre
sur papier ma conception de la culture. Vous trouverez donc dans le texte qui
suit, une réflexion sur mon premier schéma de la culture (ma vision
individuelle, pédagogique et le type de rapport démontrer), mon schéma final
enrichi de notions abordées lors des premiers cours d’Approche culturelle et projets en partenariat[1]
et de lectures autonomes et finalement des pistes d’enrichissements qui
pourront m’être utiles tout au long de ma carrière d’enseignante.
Lorsqu’on
regarde mon réseau conceptuel sur la culture, on comprend que sur le plan
individuel je l’ai associé à trois sujets bien différents les uns des
autres : le verbe cultiver, les connaissances générales et le lien avec la
culture bactérienne. Plus particulièrement, on peut observer que les
connaissances générales sont transmises soit par l’école de la vie (valeurs,
coutumes et religion) ou par un établissement scolaire via l’enseignement. De
façon plus pédagogique, le programme de formation de l’école québécoise apporte
grâce aux domaines généraux de formation et aux compétences disciplinaires des
notions en sciences et technologies (ou autres disciplines) aux élèves. Ces
derniers peuvent à l’aide de voyages, de cours de langues, des arts (musées,
théâtre, chant, etc.), des causes humanitaires discutées et des débats en
classe, mieux assimiler les notions apportées par l’enseignant. De ce fait, on
voit directement le rapport du type instrumentaliste. En effet, on comprend
qu’il s’agit des savoirs culturels transmis à un sujet (les élèves), mais ceux-ci
servent d’instruments permettant d’accomplir une tâche pédagogique plutôt que
d’amener réellement l’élève à se poser des questions sur ce qui se passe autour
de lui (Simard, Falardeau, Émery-Bruneau et Côté, 2007). Le schéma représente bien mon idée d’accorder
une place importante à la culture. Cependant, le but principal de cette
transmission n’est pas forcément le développement cognitif, mais plutôt de
rendre le cours donné intéressant aux yeux des élèves (Simard, 2007).
Aussi,
afin de mettre à profit les activités scolaires (visite au musée, visite d’une
galerie d’art, visite au Jardin botanique, etc.), le meilleur type de rapport
serait l’intégratif-évolutif. Pour bien des gens, les sorties organisées avec
l’école sont plus souvent d’ordre récréatif. Il faut plutôt le voir comme une
appropriation des éléments vus en classe, mais dans un contexte différent. Le
jeune voudrait dans ce type de rapport, chercher à comprendre les pratiques,
les savoirs culturels et les objets lui permettant de se questionner et de se
redéfinir (Simard, 2007). Donc, une nouvelle version de mon schéma a été créée.
Une section de plus a été ajoutée afin de mieux remplir ma définition de culture.
En effet, le terme de passeur culture pour l’enseignant a été ajouté. Afin de
permettre aux élèves d’avoir une culture, l’enseignant lui-même doit
s’approprier ce rôle. On le définit comme étant un aide à franchir un obstacle.
L’enseignant embarque donc l’élève vers des connaissances inconnues. Ainsi,
l’enseignant ne se contente pas d’un
rôle neutre (ou passif) puisqu’il est lui-même cultivé (Zakhartchouk, 1999). On peut aussi associer le
terme passeur culturel à une des compétences qu’un futur enseignant doit
acquérir durant son cheminement aux études supérieures. La compétence 1 étant
d’agir en tant que professionnelle ou professionnel héritier, critique et
interprète d’objets de savoirs ou de culture dans l’exercice de ses fonctions (Gauthier,
Martinet et Raymond, 2001). Selon la trousse du passeur culturel,
le passeur culturel amène
la personne à faire des choix éclairés (au mieux de ses connaissances) qui
contribueront au développement et à l’affirmation de son identité (Matteau,
bourbonnais et Abord-Hugon, 2009). Ce que l’on veut dire,
c’est que plus l’élève à de connaissances et mieux celles-ci ont été intégrées
dans des exemples utiles lors de son apprentissage, alors plus il sera en
mesure de faire des choix réfléchis tout au long de sa vie. On voit alors
l’importance d’un bon passeur culturel soit d’un enseignant cultivé. Il
est aussi à noter que les termes culture première et culture seconde en lien
avec le programme de formation de l’école québécoise et les activités scolaires
offertes ont aussi été ajoutés.
Pour
terminer, plusieurs pistes d’enrichissements personnels sont à considérer. En
effet, si je veux être un passeur culturel compétent, je dois toujours être à
l’affut de ce qui se passe dans le monde. Au niveau scientifique, on peut penser
à des lectures de revues, à la participation à des congrès, des ateliers ou des
conférences. Participer à des activités de formation dans un domaine en
particulier ou en biologie par exemple. Puis, on peut aussi penser que de
regarder des émissions de télévision et documentaires parlant de sciences et de
technologies peuvent être favorables au développement culturel. Il est à noter
que toutes les ressources qui nous entourent (TIC) peuvent être mises à profit
dans le cadre d’une activité pédagogique (Bibeau, 2006).
Références
Matteau,
M., Abord-Hugon, C. et Bourbonnais, C. (2009), Trousse du passeur culturel, Ministère de l’éducation du
Nouveau-Brunswick, 10-12
Minitère
de l’Éducation du Québec (2001). Les
compétences (p. 59-67). Québec : Gouvernement du Québec. ISBN
2550373367
Simard,
D., Falardeau, É., Émery-Bruneau, J. et Côté, H. (2007). En amont d’une approche
culturelle de l’enseignement : le rapport à la culture. Revue des sciences de l’éducation, 33
(2), 294-296.
Zakarchtchouk,
J-M. (1999). L’enseignant, un passeur
culturel. Paris : ESF éditeur. (p. 19-20) ISBN 2710113325
[1]
Approche culturelle et projets en partenariat (INT 201) est un cours offert à
l’Université de Sherbrooke dans le cadre du baccalauréat en enseignement au
secondaire.
Bonjour!
RépondreEffacerTu présentes bien ton premier schéma. On comprend, grâce à une judicieuse justification, que celui-ci présente un rapport à la culture de type instrumentaliste. Moi, je constate que tu introduis déjà dans ton premier schéma l’idée de construction d’opinions et la créativité qui pourraient rappeler le questionnement et la notion de création de la culture dans le rapport de type intégratif-évolutif. C’est donc un beau tremplin vers ce type de rapport à la culture.
Dans ton analyse de ton second schéma, tu mentionnes que le meilleur type de rapport à la culture pour mettre à profit les activités scolaires serait l’intégratif-évolutif. Je comprends ton point de vue et, dans ta ligne de pensée, j’ajouterais peut-être que le rapport à la culture de type intégratif-évolutif sert aussi en classe quand l’enseignant offre l’opportunité aux élèves d’expérimenter, de questionner, d’observer, de douter, de vérifier, etc. Ceux-ci peuvent s’approprier des éléments de culture à l’intérieur même des murs de l’école. Qu’en penses-tu?
Finalement, deux éléments m’ont particulièrement marquée dans la réflexion que tu nous présentes ici. Il y a d’abord ton usage avisé d’une couleur verte dans ton nouveau réseau, puisqu’il nous permet de constater rapidement l’évolution dans ta conception de la culture. Puis, il y a tes idées de pistes d’amélioration. Celles-ci sont bien songées. Elles sont variées, raisonnables et originales. Les documentaires et autres émissions sont parfois oubliés, mais restent des ressources non négligeables pour nous tenir à jour!
Donc, bravo!
Jessica F.
Bonjour Émilie
RépondreEffacerJe crois que tu décris à merveille ta façon de voir la culture, qui est représentée dans ton premier schéma. Par contre, j'ai aimé le fait que tu réalises que la culture n'est pas seulement importante pour développer le côté cognitif de l'élève, mais bien de rendre le cours le plus intéressant possible. Je crois que si tu as remarqué cela tout seul seulement en posant une réflexion critique sur ce travail, alors tu as compris ce que veut réellement dire le mot culture. Pour finir, je suis totalement d'accord avec toi lorsque tu dis que le meilleur rapport à la culture est de type intégratif-évolutif. Je pense vraiment que ce type de rapport favorise le développement de l'élève et aide grandement la compréhension de l'élève vis-à-vis la matière.
Bref, bravo pour ton deuxième schéma, tu as fait un pas de géant dans la bonne direction, selon moi!
Max-Antoine